Éducation à
la vie affective et sexuelle

Éduquer, c’est donner les moyens de l’autonomie et de faire des choix. Souvent, l’éducation à la santé est vécue comme un moyen d’information du public, visant à donner des méthodes pour affronter les problèmes. Alors qu’éduquer pour la santé, c’est permettre de se constituer un bagage de connaissances, de réflexions et d’attitudes qui seront utilisées ou non en fonction des événements de sa vie. [1]

L’éducation à la vie affective et sexuelle vise à favoriser une vision positive de la vie affective et sexuelle et à développer des compétences : des savoirs, des savoirs faire et de savoirs être mobilisables dans la vie quotidienne.

C’est une démarche qui répond à la fois :

  • à des questions de santé publique : infections sexuellement transmissibles, grossesses précoces non désirées
  • à des problématiques concernant les relations entre les garçons et les filles, les violences sexuelles et les différents préjugés

L’éducation à la vie affective et sexuelle est donc tout d’abord une approche de soi (connaissance de son corps et de ses émotions) mais également un apprentissage de l’altérité et de la relation à l’autre, des règles sociales et des lois existantes.

Dans le milieu scolaire ordinaire, l’éducation à la sexualité est intégrée aux programmes scolaires et vise à :

  •  » apporter des informations objectives et des connaissances scientifiques ;
  • permettre une meilleure perception des risques et favoriser des comportements de prévention ;
  • informer sur les ressources d’information, d’aide et de soutien
  • faire connaître les dimensions relationnelle, juridique, sociale et éthique de la sexualité ;
  • accompagner leur réflexion sur le respect mutuel, le rapport à l’autre, les règles de vie en commun, le sens et le respect de la loi »

 

Comment en parler avec des personnes en situation de handicap [2] : 

Si le langage affectif et sexuel est difficile à gérer pour tout être humain, il l’est encore plus pour les personnes vivant avec une déficience intellectuelle :
– Il y aurait une confusion entre la différence d’ordre génétique (responsable du handicap) et la différence sexuelle.
– Leurs codes d’expression ne sont pas les mêmes.
– Les limites de leurs corps sont peu claires et leur intimité mal investie.

Une éducation à la vie affective et sexuelle spécialisée est indispensable. Elle doit permettre à l’enfant et à l’adolescent de s’identifier sexuellement, de mieux connaître son corps, ses émotions, ses capacités à créer des liens, ses droits et ses devoirs.
Elle se fait dans une proximité et une simplification suffisantes par des jeux, des mots, des règles de comportements, par une personne extérieure affectivement neutre.

 

Notes

[1] : d’après un texte de Martine Guillois
[2] : d’après : Comment leur en parler ? Éducation à la vie affective, intime et sexuelle des enfants et des adolescents vivant avec un handicap, Conférence « La sexualité de l’enfant à l’adolescent, quels enjeux, quels aléas ? », 10-11 mai 2002, Club international de pédiatrie sociale / Catherine Agthe Diserens