« Promouvoir la santé relationnelle, affective et sexuelle des personnes en situation de handicap »

Atelier « Vie relationnelle » de l’EPMS Lejeune

L’EPMS Lejeune, situé à Corcoué sur Loire (44), a débuté sa réflexion de manière institutionnalisée sur le droit à la vie affective et sexuelle en 2004. Le personnel a été formé sur le thème de la sexualité et handicap et des représentations et tabous. En 2010, la commission « intimité – sexualité » a été créée. Les éducateurs référents ont été identifiés comme référents couples. Les notions d’intimité ont été travaillées en questionnant les pratiques professionnelles et en interrogeant les personnes accueillies.

L’EPMS a élaboré sa définition de l’intimité :
« Liberté d’établir une relation de confiance dans un espace privé dans le respect de l’identité et de la culture de chacun ».

En 2015, la commission est relancée en partenariat avec l’IREPS dans une démarche d’éducation à la santé. La commission devient « commission vie affective et sexuelle ».

Les objectifs de la commission sont d’inscrire l’accompagnement à l’intimité, l’affectivité et la sexualité dans le projet institutionnel, pour une culture commune en cohérence avec le cadre législatif ; de maintenir et promouvoir cet accompagnement des personnes accueillies dans l’ensemble de l’établissement ; de mettre en place des actions concertées dans le cadre de la promotion de la santé en proposant des environnements favorables et des outils adaptés ; d’aborder les thématiques de la vie affective et sexuelle des personnes accueillies ; d’apporter une expertise collective sur la santé sexuelle.

Dans cette démarche, l’établissement a mis en place en 2016-2017 le premier atelier « vie relationnelle » avec un premier groupe et un deuxième atelier avec un second groupe en 2018. Ces ateliers sont venus apporter aux résidents un espace identifié pour aborder les questions de vie intime, vie relationnelle, du corps, des émotions et de la vie affective.

La construction du projet, la constitution du groupe de résidents pour l’atelier, l’élaboration des ateliers, la conception et l’adaptation des outils se sont fait sur un total de 39h pour le premier groupe et de 20h pour le deuxième. Sur un total de 10 ateliers, Mme Glâtre Le Goff a été présente avec les deux co-animateurs lors des 5 premières séances pour le premier groupe et lors des 3 premières pour le deuxième. Les séances ont lieu une fois par mois sur une période de 2h pour le premier groupe et de 1h pour le deuxième. Le nombre de participants est de 10 pour le premier groupe et 7 pour le deuxième. La constitution des groupes est différente du fait des profils des participants et de leurs niveaux de compréhension. Les participants du groupe 2 ont notamment peu voir pas accès au langage verbal et ont des capacités de compréhension plus limitées que le groupe 1. Ceci nous a donc amené à proposer un nombre de participants moins important pour que les animateurs soient plus présents auprès des personnes ainsi qu’un temps d’atelier inférieur pour prendre en compte leurs capacités d’attention.

Un cadre identique à chaque séance est respecté afin de soutenir la parole de chacun. Les thématiques abordées sont : le corps, la vie relationnelle et les émotions, ainsi que les espaces privés/publics. Des outils et des supports variés sont utilisés pour parler, des relations, de la féminité, des espaces intimes et communs/publiques.

Le travail mené lors de ces ateliers se réalise sur le long terme pour instaurer des relations de confiance entre chacun et pour favoriser l’élaboration psychique nécessaire aux participants pour traiter ces sujets. Cela demande des capacités d’adaptation de la part des co-animateurs qui suivent la dynamique du groupe pour évoluer avec eux. Il est important de pouvoir réajuster les outils si nécessaire au cours des séances (ex : pour le premier groupe, le nombre de participant a pu diminuer, il est passé de 10 à 6, certains des participants ayant souhaité arrêter).